Le pou rouge (Dermanyssus gallinae) est un acarien très fréquent en élevage de poules pondeuses, largement répandu à l’échelle mondiale. C’est en Europe qu’il est le plus présent, avec près de 90% des élevages touchés.
Les poux rouges ont une croissance rapide, ils atteignent le stade adulte en une dizaine de jours. Ne vivant pas en permanence sur les oiseaux, ils se cachent dans les recoins à l’abri de la lumière puis viennent se nourrir du sang de leur hôte lorsqu’il est dans l’obscurité. Les poux rouges peuvent prélever jusqu’à 3% du sang de l’oiseau en une journée, provoquant anémie et augmentation de la consommation d’aliments.
Au stade de nymphe, le pou rouge peut aisément survivre 9 mois sans se nourrir. Chaque pou rouge adulte peut pondre 21 œufs après un repas de sang, qui est donc essentiel pour permettre la reproduction. C’est pourquoi, en cas d’infestation non contrôlée, la multiplication des poux rouges se fait de façon exponentielle, avec des conséquences lourdes pour les volailles et leur productivité. Une poule fortement infestée peut abriter jusqu’à 250 000 poux rouges !
Au-delà d’une augmentation de l’indice de conversion, les poux rouges sont vecteurs de maladies et provoquent un stress chronique chez les poules qui se traduit par du picage entre les individus. Résultat : une diminution des paramètres de production et à une augmentation de la mortalité.
On observe également une dégradation de la qualité des œufs (poids, résistance des coquilles) mais aussi l’apparition d’œufs tachés de sang qui sont alors non commercialisables.
En Europe le coût causé par Dermanyssus gallinae dépasse les 300 millions d’euros chaque année avec un coût moyen par poule de 0,50€ par poule en cas d’infestation moyenne et qui peut dépasser 2€/poule dans les scénarios plus sévères.
Pour contrôler le niveau d’infestation il existe plusieurs approches.
Les solutions les plus couramment utilisées sont chimiques, avec l’usage de molécules acaricides. Bien que coûteuses, ces méthodes sont efficaces et permettent une forte réduction des populations.
Toutefois, lorsqu’ils se sentent menacés, les poux rouges secrètent des phéromones ce qui leur permet de former des « grappes » en s’agrégeant, afin d’augmenter leur résistance. C’est ainsi que des phénomènes de biorésistance sont apparus au cours des dernières décennies en raison de l’usage massif de ces produits synthétiques.
Un second moyen de lutte est la pulvérisation de poudre contenant de la silice et de la terre de diatomée afin de neutraliser mécaniquement les poux rouges. Ces méthodes sont peu utilisées car techniquement difficiles à mettre en place et très coûteuses.
Enfin, il existe une 3ème stratégie, préventive et naturelle : l’utilisation d’extrait de plantes aromatiques aux propriétés répulsives. Incorporés dans l’aliment ou dans l’eau, les composés aromatiques répulsifs sont sécrétés par les glandes uropygiennes des oiseaux ce qui permet une modification de leur odeur. De ce fait, les poux rouges ne viennent plus se nourrir du sang, et ne peuvent donc plus se reproduire.
Cette méthode douce est une réelle alternative aux produits acarides pour le contrôle du parasite. Il est toutefois important qu’une détection fine soit mise en place afin que cette stratégie soit appliquée le plus tôt possible. C’est dans ce spectre d’alternatives naturelles et peu coûteuses que s’inscrit Nor-Mite®, un aliment complémentaire apportant des composés aromatiques naturels développé par Nor-Feed à destination des élevages de volailles.
Sources :